Article de la catégorie: Communiqués de presse

La population rejette le paquet de mesures sécuritaires et sociales

Hôtel de Ville Vevey
Ville de Vevey

La population veveysanne a rejeté ce dimanche le projet de la Municipalité, pourtant soutenu par le Conseil communal et l’Association Sécurité Riviera. Ce projet visait à renforcer la sécurité et la cohésion sociale par une série de mesures concrètes et complémentaires, s’inscrivant dans la politique des quatre piliers de lutte contre le trafic et la consommation de drogue.

Les électrices et électeurs veveysans étaient appelés aux urnes ce dimanche 29 juin pour se prononcer sur le référendum communal « Acceptez-vous un crédit d'investissement de CHF 799'700.— pour l'installation d'un dispositif de vidéosurveillance, un crédit supplémentaire déjà dépensé au budget 2024 de CHF 96'600.— et la mise en œuvre de mesures complémentaires - Réponse au postulat, intitulé « Insécurité à la Gare, impunité ou réactivité » ?

Ils ont refusé ce projet et la décision a été prise par 3008 voix contre 1888, soit 60.6%. Le taux de participation pour cette votation communale s’est élevé à 36.4%.

La Municipalité prend acte de cette décision démocratique et remercie les électrices et électeurs pour leur participation, ainsi que l’ensemble des partenaires institutionnels et associatifs ayant nourri la réflexion publique. Il s’agira de déterminer précisément les raisons de ce résultat. 

En conséquence, plusieurs mesures découlant des compétences communales ne pourront être réalisés de manière coordonnée comme proposé dans ce paquet de mesures, notamment :

  • Installation de caméras de surveillance : ce dispositif sécuritaire, dans le secteur de la gare, aurait soutenu les actions des polices régionales et cantonales pour lutter contre le deal de rue, la délinquance et les incivilités, tout en jouant un rôle dissuasif et en rassurant les quelque 40’000 usagères et usagers quotidiens du secteur.
  • Modernisation de l’éclairage public : cette mesure devait améliorer la sécurité, notamment des piétons. Ce projet intégrera le crédit global pour le Plan Lumière (rénovation de l’éclairage public communal).
  • Renforcement du Travail social de proximité : l’engagement de trois professionnelles et de professionnels sociaux (à 70%) aurait permis d’accompagner plus efficacement les personnes en difficulté sur l’ensemble du territoire communal. Le projet est donc à réévaluer.
  • Observatoire social de proximité : cette structure, insérée dans le dispositif, pourrait documenter les phénomènes sociaux dans l’espace public (incivilités, précarité, stupéfiants, conflits d’usage), croisé observations et données techniques pour renforcer la coordination interdisciplinaire, et appuyé les décisions des autorités en matière de cohésion sociale, sécurité, inclusion, tranquillité publique et aménagements. Elle était pensée pour favoriser la collaboration entre acteurs socio-sanitaires, de la prévention et de la sécurité.
  • Formation du personnel communal actif dans l’espace public : l’objectif de cette formation préventive était de mieux anticiper et gérer les situations conflictuelles ou dangereuses rencontrées dans le cadre de leurs missions. Le projet sera revu.

Au terme d’une campagne houleuse, ce refus ne résout pas les problématiques sécuritaires et sociales identifiées en amont et durant l’élaboration du projet. Durant la campagne, aucune alternative concrète n’a été proposée sur le volet sécuritaire, pourtant attendue par une partie de la population et indispensable pour lutter efficacement contre le trafic de drogue dont le deal de rue, ainsi que pour prévenir l’augmentation des infractions. Dès lors, et dans l’immédiat, les préoccupations exprimées par les habitantes et les habitants, les commerçantes et les commerçants et les usagères et les usagers de la gare vont perdurer. Le résultat de cette votation ne constitue pas un signal de fermeté pour dissuader le deal de rue et la commission d’autres infractions.

La Municipalité regrette de ne pouvoir mettre en œuvre ce paquet de mesures rapidement. Elle reste néanmoins déterminée à agir dans le cadre de ses compétences et à rechercher, avec ses partenaires, des solutions alternatives pour garantir un espace public plus sûr, inclusif et solidaire.

Elle réaffirme enfin sa volonté de travailler en étroite collaboration avec le Canton de Vaud, sa Police cantonale – compétente en matière de lutte contre le trafic de drogue – ainsi qu’avec les acteurs sanitaires et sociaux régionaux. Elle reste toutefois lucide quant aux limites de sa marge de manœuvre suite à cette votation et de par ses compétences sécuritaires restreintes.
La Municipalité restera attentive à toutes les propositions qui permettront d’améliorer la vie sociale et la sécurité en ville de Vevey.  

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