Biographies

Alors que la revue de Gabouille battait son plein au Théâtre de la Grenette, nous apprenions le décès, le 23 mars 2006, de Roger Delapraz dans sa 89ème année. Auteur des Revues de Vevey de 1951 à 1972 et de la Revue de Corseaux de 1973 à 1993, il avait également créé l'émission Carnotzet à la Télévision suisse romande dans les années 1980.

Bien qu'ayant quitté la scène, Roger Delapraz demeurait une personnalité veveysanne de première importance. Fin connaisseur de la vie locale, il prenait plaisir à suivre l'actualité veveysanne et se promenait abondamment en ville.
A ses débuts, Roger Delapraz, né en 1917, typographe de profession, a joué dans plusieurs revues écrites par Edouard Buvelot, qui était l'auteur, parfois avec Fédia Muller, de toutes les revues depuis la fin des années 1920 jusqu'en 1950.

La première revue dans laquelle son nom apparaît - il fait partie de la troupe des "boys" ! - est «Sel... Art... Vue», d’Edouard Buvelot et André Bergonzoli, qui est présentée en novembre 1948 par le Vevey-Sports avec le concours de l’Education physique féminine de Vevey et du Quartett de Radio-Lausanne. Andrée Walser est également de la distribution, dans le rôle de Miss Revue.

Gérald Dubois (22.07.1931 - 03.07.2008)

Né à Vevey, il a grandi dans cette ville et y a fait ses écoles. Au terme de sa scolarité, il a fait un apprentissage d'employé de banque au Crédit du Léman, à Vevey.
Après une parenthèse biennoise d'une dizaine d'années dans le domaine de l'horlogerie, il est revenu à Vevey où il avait un bureau actif dans les domaines de la construction et de l'immobilier.

A côté de ses activités professionnelles, il s'est fait connaître par son engagement dans une multitude de manifestations et d'associations, dont il a été souvent l'élément moteur et la cheville ouvrière. Depuis sa retraite, il y a une douzaine d'années, il assumait des tâches importantes pour l'activité économique et commerciale de la ville en tant que Secrétaire de la Société industrielle et commerciale (SIC) et Secrétaire du Groupement des commerçants.

Depuis quelques années, il avait repris la responsabilité de l'organisation de la Brocante annuelle, qui se tient sur les quais à la fin de l'été. Il portait à bout de bras cette manifestation, qui s'est fait une réputation dans le monde des brocanteurs et des antiquaires.
De la même manière, il agissait en tant que commissaire principal de la Foire de la St-Martin, d'abord en qualité de représentant de la SIC, puis comme membre de la Confrérie de la St-Martin, association qu'il avait contribué à créer afin d'assurer la pérennité de la Foire. Il portait le titre de Chancelier de cette confrérie.

Il était par ailleurs Membre d'honneur de l'harmonie municipale La Lyre, membre de la Confrérie de la Tour St-Jean et Ministre de la communication de la Commune libre de Vevey-Orient, récemment constituée.

Son engagement associatif en faveur d'une multitude de manifestations l'avait amené à collaborer régulièrement avec la Société de développement (SDV), dont il était membre du comité. En outre, il était également Secrétaire de l'Association du jumelage Vevey-Carpentras, et participait régulièrement à ce titre aux déplacements dans la ville jumelle de Vevey. Il s'occupait généralement de l'organisation du stand de notre ville lors des manifestations se déroulant à Carpentras, comme la Foire de la St-Siffrein en novembre.

La population veveysanne a appris avec consternation le décès, le 20 juillet 2009, de son Excellence Monseigneur Ambroise, l'évèque orthodoxe Ambroise Cantacuzène. La cérémonie funèbre a eu lieu le 27 juillet et le défunt a été inhumé au cimetière Satint-Martin.

M. Ambroise Cantacuzène est né à Vevey en 1947. Décédé à l'âge de 62 ans, il connaissait des problèmes de santé depuis plusieurs années. Alors qu'il arpentait autrefois la ville à grandes enjambées revêtu de son grand habit sacerdotal bleu, il ne se déplaçait plus qu'en fauteuil roulant ces derniers mois. Son décès est survenu le 20 juillet 2009, alors qu'il était seul à domicile.

Veveysan de naissance et de coeur, M. Ambroise Cantacuzène a tout d'abord entrepris des études de droit, avant de prononcer ses voeux et de choisir la voie de la prêtrise.

Ordonné évêque en 1993, il était responsable d'un diocèse s'étendant du nord au sud de l'Europe occidentale. Son action a porté sur l'apaisement de certaines tensions internes entre la hiérarchie orthodoxe de Moscou et le clergé actif dans la partie occidentale du continent.

Bien que gérant depuis Vevey un immense espace culturel et religieux, il était également très attaché à la vie locale. Au sein de la communauté orthodoxe locale, forte de quelque 300 membres, il jouait un rôle à la fois spirituel et culturel. Féru de politique suisse, il bénéficiait également d'une vaste érudition dans de nombreux domaines, de l'histoire à la botanique.

(Informations tirées pour une part de l'article de "24 Heures" du 24 juillet 2009, signé Florence Millioud Henriques)

 

Henryk Sienkiewicz naît en 1846 à Wola Okrzejska, en Pologne. Après avoir terminé ses études, il se consacre essentiellement aux lettres. Il devient journaliste, puis entreprend un voyage en Amérique et séjourne en Italie et en France. En 1883 commence la rédaction de ses grands romans nationaux : Par le fer et par le Feu, le Déluge et Messire Wolodyowski. Ce cycle forme une trilogie dans laquelle le passé de la Pologne du XVIIe siècle revit, et qui vaut à son auteur l'admiration sans bornes de ses compatriotes, puis du public étranger. Il devient le plus grand romancier polonais de son époque. C'est en mars 1895 qu'il commence à publier en feuilleton le fameux Quo Vadis ? Cette histoire de persécutions chrétiennes sous Néron vaudra à Sienkiewicz de recevoir en 1905 le prix Nobel de littérature. Pendant la guerre 14-18, Sienkiewicz se réfugie en Suisse, à Vevey. Il y organise des secours pour ses frères Polonais. Il meurt dans cette ville le 15 novembre 1916 avant d'avoir eu la joie d'assister à la résurrection de la Pologne, pour laquelle il avait tant combattu. Une stèle à sa mémoire est posée sur la façade du Musée Jenisch ainsi que sur le mur intérieur ouest de l'Église Notre-Dame située rue des Chenevières 6

C'est le 8 juillet 2011 qu'a été inauguré le buste d'Ignace Paderewski, installé dorénavant sur la fontaine devant les Trois Couronnes. En présence de l'ambassadeur de Pologne, la manifestation a permis également de resserrer les liens entre Montreux et Vevey.

Le buste installé devant les Trois Couronnes appartient à la commune de Montreux. Le Syndic Jean-Jacques Cevey l'avait acquis pour sa ville en 1964, à l'occasion d'une exposition de sculptures, dont celles de l'artiste zurichois Alphons Maag. Rangé aux archives montreusiennes, il en a été exhumé récemment et la Municipalité a cherché un emplacement où l'installer. Finalement, elle s'est approchée de la commune de Vevey, qui a très volontiers accepté la proposition. L'emplacement a été trouvé en concertation avec le Service des espaces publics et aménagé par eux. L'ambassade de Pologne a profité de l'événement pour s'associer non seulement à l'inauguration du buste, mais également au concert du Montreux Jazz Festival organisé le même soir dans les salons des Trois Couronnes sous le thème "Carte blanche autour de Paderewski".

Buste en bronze d'Ignace Paderewski (1860-1941) réalisé par le sculpteur zurichois Alphons Friedrich Magg (1891-1967)

La présence de Paderewski à Vevey est liée à sa présence à Morges, où le compositeur achète en 1897 la propriété de Riond Bosson. En 1914, il fonde à Vevey, avec Henriyk Sienkiewicz (auteur de "Quo Vadis" et honoré par une statue située dans les jardins du Grand Hôtel du Lac), un Comité central de secours pour les victimes de la guerre en Pologne et en assure la vice-présidence. Artisan de l'indépendance de la Pologne, il en sera le Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères en 1919.
A Vevey, le compositeur avait un ami, M. Eugène Couvreu, Syndic, grand amateur de musique et violoncelliste. Aussi Paderewski participa-t-il à plusieurs importantes manifestations musicales. En 1913, il joua à deux pianos avec Saint-Saëns. C'est la célèbre photo agrandie qui orne la réception de l'Hôtel des Trois Couronnes.
Le 6 janvier 1925, il témoigna de sa gratitude à la ville de Vevey en donnant au Casino du Rivage un concert de bienfaisance au profit du Pavillon de Mottex et des victimes de récentes inondations qui avaient frappé le Tessin.

Député et nageur, André Modoux nous a quittés le 8 juillet 2007.

Né le 1er février 1915, M. André Modoux a vécu une vie pleine et passionnée, qui l'a vu mener de front une carrière professionnelle idéale, un engagement politique au plus haut niveau cantonal, un dévouement à la cause sportive indéfectible et une vie de famille harmonieuse.
Issu d'une famille de cheminots, il a gravi tous les échelons pour terminer sa carrière comme chef du service voyageurs à la gare à Vevey. Au moment de prendre sa retraite, en 1980, l'ADIVE lui a demandé de prendre le poste de Président lorsque les négociations étaient en cours pour une fusion avec l'Office du tourisme de Montreux.

Entré en 1953 au Conseil communal de Vevey dans les rangs socialistes, M. André Modoux a été brillamment réélu jusqu'au moment de sa retraite politique, au début des années 90. Il fut également député au Grand-Conseil pour le Cercle de Vevey de 1982 à 1994.

Parmi les thèmes qui l'ont porté en politique, il y avait naturellement le sport. On peut lire ci-contre un article paru en 1971 dans le Bloc-Notes Veveysan du Parti socialiste, dans lequel il se félicite de la prochaine entrée en vigueur de la loi fédérale instituant le mouvement Jeunesse+Sport.

M. André Modoux a eu passablement la bougeotte durant toute sa vie, du fait de sa profession principalement. Né à Vevey et bourgeois de cette ville, il suit l'école de commerce avant de commencer un apprentissage aux CFF. Après des postes à Clarens puis à Auvernier, il part au milieu des années 1930 à Frauenfeld, où il apprend le "schwytzertütsch" et nage avec le club local.
Juste avant la guerre, il revient en Suisse romande, d'abord à Villaz-St-Pierre où il rencontre sa femme et se marie en 1939, puis à Viège durant la guerre.
Son retour dans la région date de fin 1943, à Montreux d'abord, puis à Vevey à partir de 1950.

Caractère bien trempé mais d'une jovialité et d'une bonne humeur à toute épreuve, il n'a jamais hésité à bousculer les habitudes et à secouer les gens qui agissaient autour de lui. Son dynamisme était bien connu des Veveysans, qui l'ont vu circuler à moto jusqu'à plus de 90 ans ! Il était également un nageur assidu, qui parcourait régulièrement des longueurs de bassin à Vevey-Corseaux-Plage durant toute l'année.

M. André Modoux a été très actif durant toute sa vie dans le domaine de la natation. Même s'il a été l'un des fondateurs, en 1944, du club de Montreux-Natation (qu'il présida de 1946 à 1956), c'est au Vevey-Natation qu'il a donné sa pleine mesure. Après avoir occupé la charge de président du VN de 1960 à 1976, il a été le seul Président d'honneur qu'ait jamais connu le club veveysan.
Célèbre pour son cri d'encouragement "FORRRRCEZ !", il ne manquait pas une manifestation ni une réunion du club, avec les jeunes comme avec les anciens. Il était un visiteur très intéressé, en particulier, de l'exposition historique sur le Vevey-Natation qu'avait organisée M. Laurent Ballif lors du Critérium national à Vevey en 2003 (photo ci-dessus).
Président actif, il ne dédaignait pas non plus les tâches techniques directement au bord du bassin. Dans le cadre de la Fédération suisse de natation, il a été à de nombreuses reprises starter, y compris lors de compétitions internationales, comme sur la photo de droite, en 1967 à Yverdon. Au Comité de la Fédération, il a été vice-président de 1964 à 1969. Par la suite, il fut également de nombreuses années caissier de la Région romande, dans les années 60/70.

Né le 3 juin 1921 à Veytaux, M. de Giuli n'a jamais renié ses origines italiennes, son grand-père étant arrivé du Piémont au début du XXème siècle pour s'installer à Châte-St-Denis. Ayant habité la rue du Midi dans son enfance, il a retracé l'histoire de ce quartier et de la ville de Vevey en général dans de nombreux articles et documents publiés par Vibiscum.

Après une formation d'architecte, il a effectué la majeure partie de sa vie professionnelle à Annecy. A l'âge de la retraite, il est revenu s'installer dans la région et a consacré toute son énergie à faire vivre les images et le souvenir du passé veveysan. Instigateur de la création de Vibiscum, en 1989, il en a été l'animateur exigeant et intraitable durant toutes ces dernières années.

C'est à lui qu'on doit la série de volumes des Annales veveysannes, qui regroupent des textes rédigés par différents auteurs et historiens. Auteur prolifique, M. de Giuli, qui présidait la commission de rédaction, a accompagné l'accroissement de la matière mise à disposition de tous les amoureux de l'histoire veveysanne. Il a également participé à l'édition par Vibiscum de plusieurs volumes, dont la nomenclature des rues de Vevey et la réédition de l'ouvrage de Ceresole.

Si quelques divergences d'opinion sont apparues ces derniers mois entre M. André de Giuli et le Comité de Vibiscum, il a toujours bénéficié d'un immense respect et d'une grande reconnaissance pour le travail effectué et les compétences qu'il a mises à disposition de l'Association. Le signe de cette reconnaissance a été sa désignation au titre de membre d'honneur de Vibiscum qui lui a été octroyé lors de la dernière assemblée annuelle, en juin 2008.

Hormis l'histoire de la ville, qu'il enseignait par le verbe et la plume à tous vents et avec un enthousiasme communicatif, la grande passion d'André de Giuli aura été le corps des cadets veveysan. Lui-même membre de l'Association des anciens cadets, il a été le principal artisan de la publication, en 2004, du livre retraçant l'histoire des cadets. Son intervention a également assuré le maintien du souvenir de ce corps, notamment par la collation de tous les documents disponibles à ce sujet et leur dépôt aux archives communales.

Alors qu'il désirait par-dessus tout finir ses jours en été dans son château de Lully s/Morges, M. Hugues Cuénod est décédé lundi 6 décembre 2010 dans sa maison de Vevey sur la Place du Marché. Il avait fêté ses 108 ans le 26 juin dernier, étant né au tout début du XXème siècle (1902).

M. Cuénod avait l'habitude de passer l'été dans son château du village de Lully, au-dessus de Morges, et de revenir à Vevey pour passer l'hiver. Ces dernières semaines, la transition s'était révélée difficile et des ennuis de santé l'avaient profondément affecté.
Malgré son grand âge, Hugues Cuénod, très fier de son statut de "Plus Vieux Vaudois" et de 3e "Plus Vieux Suisse", a frappé tous ceux qui l'ont approché par sa vitalité et sa vivacité intellectuelle. La Municipalité de Vevey avait été représentée l'été dernier pour son 108ème anniversaire par Mme Madeleine Burnier et M. Marcel Martin, et ils avaient pu se rendre compte de sa mémoire encore sans faille.
Durant la cérémonie funèbre, un petit-neveu d'Hugues Cuénod a évoqué une discussion qu'il avait eue avec lui. Il s'était rendu compte de son très grand âge lorsque "Huguy" avait fait mention que son 10ème anniversaire avait été perturbé par... le naufrage du Titanic !

Si la personnalité de M. Cuénod a été évoquée régulièrement ces dernières années, ce n'est pas seulement en raison de son âge, mais bien entendu en référence à l'immense carrière de chanteur d'opéra qu'il a conduite jusqu'à un âge avancé. En juin 2002, une grande fête d'anniversaire avait été organisée pour ses 100 ans au Théâtre de Vevey. A cette occasion, qui lui avait permis de retrouver un grand nombre de ses anciens parten aires, il avait encore fait la preuve de sa puissance vocale en se mêlant aux représentations. On évoque également pour attester de sa longévité dans la carrière le fait qu'il a fait sa "première" au Metropolitan Opera de New-York à 85 ans dans le rôle de Turandot.
Plus récemment, son nom avait été cité également dans un autre domaine puisqu'il était devenu, à l'âge de 102 ans, la personne la plus âgée à avoir souscrit un partenariat enregistré, avec son compagnon M. Alfred Augustin. Cette cérémonie avait eu lieu à l'Hôtel-de-Ville de Vevey sous la conduite de l'officier d'état-civil, la Municipale Madeleine Burnier.